11 mai 2012 – 5h30, réveil mis de bon heure pour profiter d’une belle journée sur la presqu’île de Crozon. Le programme de la journée, suivre le GR34 pour le tour de Camaret en profitant du lever du soleil.
Le circuit est le suivant : départ du port de Camaret, puis sentier le long de la côte par le nord, par la pointe du Grand Gouin, celle du Toulinguet et enfin la pointe de Pen Hir, pour découvrir la beauté de ce coin de finistère et parcourir du bout de l’objectif les siècles d’Histoire en ce lieu.
Dès le Moyen-Âge, Camaret est un port de pêche et de commerce, servant d’escales aux voyageurs venant d’Espagne ou du Portugal. Il devient place militaire importante dans la défense du goulet de Brest sous le règne de Louis XV, pour éviter une invasion Anglo-Hollandaise. C’est Vauban, célèbre ingénieur militaire qui’s’occupe de la défense de ces côtes. Ces défenses vont montrer leur efficacité en repoussant les Anglais lors de la bataille de Camaret en 1694.
La tour Vauban, dessinée en 1689, fait partie de la défense du goulet, c’est une tour de défense côtière avec protection basse. Elle fait partie depuis 2008 du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La chapelle Notre Dame de Rocamadour, proche, de la tour Vauban, est construite en 1183, avec les parties les plus récentes construites en 1527. Son nom fait polémique. Il pourrait venir d’une traduction du Breton « Roc’h » (rocher) « dour » (eau) : rocher au milieu de l’eau justifié par sa localisation. L’autre origine possible serait dûe aux pélerins scandinave faisant étape à Camaret pour se rendre à Rocamadour dans le Lot. La chapelle est « décapitée » par un boulet de canon Anglais en 1694 pendant la bataille de Camaret.
Après ces périodes hostiles, la situation plus calme, et la position géographique protégée de Camaret, font de ce port un grand port sardinier, du XVII° au début du XX° siècle, jusqu’à la grande crise sardinière. Le pêche se tourne donc vers la langouste, les bateaux partant au large du Maroc et de la Mauritanie, permettant à Camaret de devenir le premier port langoustier d’Europe en 1961. L’interdiction de pêche dans ces zones enclenchera le déclin du port dans la fin des années 80. Le long du sillon, les carcasses de bateaux de pêche rappelle l’histoire pas si lointaine de ce port, aujourd’hui tourné vers la plaisance et le tourisme.
Il est temps maintenant de partir à l’assaut du GR34, le long de la côte, vers la pointe du Grand Gouin. Les défenses de la rade de Brest sont partout à l’image du corps de garde du Petit Gouin, érigé en 1859. Le corps de garde défensif complète la batterie, réorganisée à la même époque. Des bunkers et des batteries jalonnent le chemin, virevoltant le long de la falaise.
Après cette première pointe, se dessine rapidement la suivante. La pointe du Toulinguet, site préhistorique fortifié. Le phare du Toulinguet date de 1848, le sémaphore de 1949.
L’enceinte fortifié délimite le terrain militaire, l’accès est réservé. On compte une tour type 1811 tour modèle n°3. C’est une tour carrée standardisé à l’époque de Napoléon, en 1811 comme son nom l’indique. Elle mesure 9m de côté, et contenait 1 canon de campagne, 2 canonades, 1 gardien de batterie et 12 à 18 hommes.
La suite du chemin réserve les plus belles surprises. Il faut passer par l’anse de Pen hat, vers le manoir de Saint Pol Roux ou manoir de Coecilan.
L’anse de Pen Hat est un spot très apprécié de tous ceux qui aime les vagues, ce qui m’a permis de passer un bon moment à regretter de pas avoir ma combi…
Le Manoir de Coecilan :
Manoir construit en 1903, appartenant au poète Saint Pol Roux, d’origine marseillaise. Le manoir doit son nom à son fils, mort durant la première guerre mondiale, près de Verdun en 1914.
Investi par les Allemands en 1940, qui le pille, il est détruit par les bombardements de 1944. Il ne reste ainsi plus que les tourelles, ruines étonnantes dominant la plage de Pen Hat.
En continuant vers la pointe de Pen Hir, il faut traverser une grande quantité de bunkers, contraste saisissant entre la nature et le béton.
A l’arrivée à la pointe de Pen Hir, avant d’observer le « tas de pois », ce qui attire l’oeil c’est le monument aux Bretons de la France libre. Crée de 1949 à 1951 par l’architecte Jean Baptiste MATHON et le sculpteur Victor François BAZIN, il est inauguré par De Gaule dans les années 60.
Le tas de pois :
Grand dahouet, petit dahouet, pen glaz, chelott, Bern-id et Ar forc’h en sont les différents éléments.
Et voilà, y’a plus qu’à retourner au point de départ… mais sur le chemin du retour, l’Histoire de Camaret rattrape le randonneur. Les alignements de Lagatjar se dressent fièrement. Ils sont contemporains de ceux de Carnac. Ils étaient 600 en 1776, et plus qu’une centaine aujourd’hui. Ils sont classés monuments historiques depuis 1883.
Voilà, la randonnée est terminée pour aujourd’hui, j’espère que ces quelques photos vous donneront envie d’aller vous balader à Camaret. Cette randonnée est classée comme difficile, le terrain est accidenté. C’est très agréable mais il faut de bonnes chaussures : avis aux amateurs…